Comment améliorer nos relations ?

Nos relations occupent une place majeure dans notre vie, que ce soit dans l’intimité (notre compagne ou compagnon, nos enfants, nos amis proches, nos animaux de compagnie), ou au quotidien (nos voisins, notre responsable hiérarchique, nos collègues, le chauffeur du bus, la boulangère ou le guichetier de l’administration). Nous aimerions que toutes ces relations soient nourrissantes, riches, emplies d’amour et de bienveillance, sans aucun conflit : en un mot, parfaites. Malheureusement, le plus souvent, nos relations ne sont pas entièrement satisfaisantes, elles se dégradent au cours du temps : ce compagnon si formidable au début ne nous comprend plus, cet enfant dans lequel nous avions mis tant d’espoir nous déçoit. La question se pose alors : Que dois-je faire pour améliorer cette relation ?

Améliorer nos relations en développant de l’amour et en réduisant nos attentes

Les enseignements bouddhistes nous proposent d’apporter une vision claire de la situation. Toutes nos relations sont basées sur un mélange de 2 aspects que nous avons beaucoup de mal à différencier : l’amour, qui est un sentiment particulièrement agréable et l’attachement (ou nos attentes), qui est une source de notre souffrance. Pourtant, il est très facile de faire la différence entre ces deux sentiments. L’amour est le sentiment de vouloir que l’autre soit heureux sans aucune réserve. Quant au le sentiment d’attachement, il considère que l’autre a le devoir de nous rendre heureux et que cela constitue sa mission de vie. S’il ne le fait pas, il devient responsable de notre mal être.

L’amour est tourné vers l’autre tandis que l’attachement est centré sur nous-même, nos besoins et nos désirs. Ce sont dans nos relations amoureuses qu’il est le plus facile de commencer à faire la distinction entre ces 2 notions. Actuellement, ces sentiments d’amour et d’attachement (attentes) sont pour nous tellement mélangés, que nous croyons que l’attachement est l’amour. Par exemple, nous croyons que l’amour se mesure à la douleur que nous ressentons lorsque nous sommes séparés de la personne aimée. De même, si nous écoutons des chansons dites « d’amour », nous croyons que les paroles proviennent d’un esprit d’amour, alors qu’en définitive elles sont le fruit d’un esprit d’attachement. Ces paroles qui nous touchent tant révèlent surtout que notre bonheur ou notre bien-être dépend de la présence et de l’attitude de l’autre à notre égard. Les chansons célèbres, telles que « Ne me quitte pas » de Brel, « Je l’aime à mourir » de Cabrel, et « La vie en rose » ou « l’hymne à l’amour » de Piaf, sont en fait des chansons d’attachement.

Pour améliorer nos relations de façon remarquable, il suffit simplement de diminuer nos attentes et d’augmenter notre amour. En effet, « Le bonheur est un état d’esprit, sa cause principale ne peut se trouver que dans l’esprit », Gueshé Kelsang Gyatso, dans son livre « Transformez votre vie ». Nous croyons très profondément notre bonheur dépend de l’autre ou que l’autre est responsable de notre bonheur. Par exemple, si notre bien-aimé est présent à nos côtés, nous nous sentons bien et joyeux, tandis que s’il est absent, nous nous sentons mal ou triste.

Cette vue est incorrecte, bien que profondément ancrée en nous, est difficile à déloger. Nous pouvons le constater lors de nos changements d’humeur. Par exemple, lorsque nous sommes de bonne humeur le matin et que notre esprit est tranquille, alors tout nous paraît beau et agréable. Même l’annonce du retard de notre RER ne vient pas entamer notre bonne humeur et n’est donc pas un problème pour nous à ce moment-là. Cependant, si ce retard persiste, il se peut que nous nous attachions à ce retard et que nous n’acceptons pas que cela puisse NOUS arriver. Notre esprit commence alors à s’agiter et nous perdons immédiatement notre bonne humeur. Cette situation nous prouve que la source de notre mauvaise humeur est bien notre attente que le RER soit à l’heure.

En réduisant mes attentes, je vais m’oublier et me perdre, non ?

Nous pouvons avoir l’impression que réduire nos attentes signifie nous fondre dans les désirs de l’autre et nous oublier totalement. Nous pensons cela parce que nous savons, parfois par expérience, que répondre aux quatre volontés de l’autre, sans tenir compte de nos besoins, n’est pas viable. Nous nous épuisons et nous nous perdons intérieurement. Or, cette pensée nous induit en erreur.

A contrario, l’attente que nous devons faire diminuer, c’est notre croyance que l’autre est la source réelle de notre bonheur et qu’il doit extérieurement être tel que nous le souhaitons à chaque instant. Ce changement de pensée est un entraînement de tous les jours. Ainsi, nous pourrons faire l’expérience d’un véritable bonheur, issu d’un sentiment de paix et d’amour dans notre cœur, ainsi qu’une diminution de nos attentes par rapport à l’autre.

Lorsque nous tentons de répondre à toutes les exigences de l’autre mais que nous n’en sommes pas capables pour le moment, cela signifie en général que nous avons peur de déplaire ou que l’autre ne nous aime plus et nous quitte si nous n’y arrivons pas. Dans cet exemple, c’est à nouveau notre esprit d’attachement qui nous pilote et non celui d’amour qui est le désir sincère que l’autre soit heureux.

Améliorer nos relations en augmentant notre amour pour nous et pour les autres et en diminuant notre attachement est source de bonheur dans cette vie et dans toutes nos vies futures. Plus nous serons conscients de notre capacité à être heureux indépendamment des circonstances extérieures, plus nous prendrons l’habitude de goûter au bonheur délicat d’un esprit paisible.

Nous pouvons donc avoir accès à ce bonheur à chaque instant et chaque fois que nous le désirons. Notre capacité à accueillir et à aimer pleinement les autres, avec leurs qualités et leurs défauts, grandira. Et puisqu’il souvent constaté que lorsqu’une personne se sent aimée par l’autre, elle l’aime naturellement en retour, nous serons donc probablement aimés des autres. Notre vie se trouvera ainsi emplie de relations riches et nourrissantes, même si ces relations peuvent être de courte durée (personnes rencontrées pendant une formation, un voyage ou même un simple trajet en RER).